Ils étaient 250 employés du ministère de la Fonction publique à avoir participé à ce projet pilote. Trois tranches horaires de travail leur avaient été proposées : 7 h 15 à 15 h 45, 8 heures à 16 h 30 et 9 heures à 17 h 30. Rashid Imrith, président de la Government General Services Union (GGSU), affirme que les fonctionnaires qui y ont participé ne l’ont pas fait de leur plein gré.
«Zot finn rant ladan pou zot pa gagn problem ar zot siperyer.» Il estime qu’il faut faire une étude avant de s’embarquer dans un tel projet. «C’est un peu la faiblesse des projets du gouvernement. Cela s’est fait sur un coup de tête, mais cela n’a pas fait l’unanimité.»
Avant de rappeler que la GGSU était en faveur du flexi attendance au lieu du flexitime. La différence? Quand l’employé arrive sur son lieu de travail avant l’horaire prévu, le temps d’avance est enregistré dans une banque de données. Quand l’employé souhaite partir plus tôt, par exemple à 15 heures au lieu de 16 heures, ou prendre une plus longue pause-déjeuner, cela est déduit de son compte. Avec l’obligation pour l’employé d’être à sa place durant les core hours.
Le syndicaliste rappelle qu’il s’agit d’une recommandation du rapport du Pay Research Bureau de 2008. «Cette recommandation a été acceptée par le gouvernement et les syndicats, mais laissée à la discrétion des chefs de département. C’est pour cela qu’elle n’est pas en vigueur dans toute la fonction publique.» En rappelant «l’importance de la vie sociale», Rashid Imrith déplore que «l’on parle d’une fonction publique 24/7, avec trois shifts».
La satisfaction n’est pas de mise non plus du côté de Radhakrishna Sadien, président de la Government Services Employees Association. Pour lui, la solution, c’est la décentralisation au lieu du flexitime. «Si quelqu’un habite le Sud et quitte Port-Louis après 17 heures, à quelle heure rentre-t-il ? Demander à quelqu’un d’arriver une heure plus tôt, ce n’est pas évident non plus. Quel est l’impact sur sa vie de famille ? Pa kapav impoze sa.»
D’ailleurs, «cela fait longtemps que l’on cherche des solutions aux problèmes de transport», rappelle Radhakrishna Sadien. Cela dit, il attend les retombées du projet pilote. Alain Wong concède que le transport demeure un problème. C’est même, dit le ministre de la Fonction publique, «l’un des plus gros problèmes que nous avons identifiés».
Qu’adviendra-t-il du flexitime à l’avenir ? Pour l’heure, «nous compilons toujours les réactions des fonctionnaires. Nous devons évaluer l’impact sur l’organisation du travail et l’équilibre entre le travail et la vie sociale. Ensuite, il faudra ajuster les tranches horaires, avant de décider si le système sera étendu à l’ensemble de la fonction publique». Déclaration d’Alain Wong à l’Assemblée nationale, mardi. «Je pense que cela va continuer, ajoute le ministre. Mais je ne peux pas avancer de date.»