Sans compter que trois armes, qui auraient pu servir à commettre le crime, ont été retrouvées par les enquêteurs: un cutter, un couteau et un couteau suisse. Est-il donc aussi aisé de se procurer une arme?
Il suffit d’un petit tour dans la capitale pour voir que les couteaux ou autres armes tranchantes sont vendus librement, et à n’importe qui, surtout dans les rues. Et ce, même si la loi est sévère et que la police est censée veiller au grain.
Sur l’étal d’un marchand ambulant – qui n'en est nullement un, en fait –, un couteau suisse est exposé: «Rs 50, pran li.» C’est une imitation, évidemment, mais la lame est quand même tranchante. À côté, sa voisine commercialise des ciseaux à Rs 25 la paire et des limes à ongles. Ce n’est pas tout ! Chez d’autres colporteurs, à l’autre bout de Port-Louis, des couteaux de différentes tailles sont exposés sur une table, à côté d’ustensiles de cuisine.
Un peu plus loin, des tournevis et d’autres outils sont accrochés à un mur. Ces objets pourraient être perçus comme étant banals. Or, c’est loin d’être le cas. Selon le code pénal, ils sont considérés comme des armes. Même une canne l’est ! Un des marchands ambulants, interrogés, dit ignorer qu’il est interdit de vendre au public ce genre d’objet. Mais aux Casernes centrales, on est catégorique: leur commercialisation dans la rue est prohibée.
Autrefois, la rue Farquhar était notoirement connue pour ses marchands de couteaux et de cutters qui vendaient ces armes étalées à même le sol. Toutefois, ils ont disparu peu à peu. «Lorsqu’une bagarre éclate ici où à la gare, ils sont nombreux à venir demander un cutter. Mais nous n’en vendons plus. C’est trop dangereux et, en plus, la police fait des contrôles réguliers. Néanmoins, certaines personnes en vendent occasionnellement», confie un colporteur.
L’article 69 du code pénal définit une «arme» comme : «(a) any cutting, piercing, or bruising machine, instrument or weapon» ; (b) any pocket knife and scissors and walking stick which have been used for killing, wounding, or striking».
Se procurer une arme est un jeu d’enfant sur Facebook. En effet, des utilisateurs en commercialisent par le biais de pages spécialisées en ventes diverses. Pour preuve, il y a quelques semaines, un internaute vendait des coups-de-poing américains. L’on y trouve aussi des pistolets à billes et des matraques télescopiques. En début de semaine, un individu vendait un harpon. Cependant, à vendredi, les pages exposant ces objets n’étaient plus visibles. «Nous surveillons de près toute activité illégale, même sur Facebook», déclare un haut gradé de la police.