Notamment la volonté de Maurice de développer un nouveau partenariat économique avec le continent africain. Pendant ce temps, surgissent des questions quant à la capacité des pays africains à séduire des investisseurs étrangers…
À quelques semaines de la présentation du second Budget de l’Alliance Lepep, force est de constater que les instruments mis en place en mars 2015 pour amener Maurice à prendre avantage de l’ouverture, voire du décollage de l’Afrique, n’ont visiblement pas eu l’effet escompté. Après une année, le bilan reste pour le moins décevant.
Prenons l’exemple de l’Africa Fund dans sa nouvelle forme. Ce fonds de Rs 500 millions, alloué initialement dans le Budget 2014 de Xavier-Luc Duval, qui s’est restructuré pour privilégier les investissements dans les pays de la région, n’a à ce jour financé aucun projet. Or, le tandem d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo-Dev Manraj (NdlR, le secrétaire financier), avait déjà identifié un premier financement, soit le projet de la création d’une zone industrielle de 400 hectares jouxtant le port d’Ehoala à Fort-Dauphin, à Madagascar. Mieux, l’ex-Grand argentier, on s’en souvient, avait souhaité impliquer La Réunion et les Seychelles dans ce projet qu’il qualifiait à l’époque de trilatéral, chaque pays devant y apporter son expertise. La suite, on la connaît déjà.
Même au sein du comité d’exécution de ce projet, l’étonnement est à son comble. Si au départ, c’est un consortium regroupant AfrAsia Capital Management du groupe AfrAsia, le cabinet d’audit Deloitte et DTOS, l’entité offshore du groupe Ireland Blyth Ltd, qui avait la responsabilité de piloter ce projet, celui-ci avait été par la suite confié à Deloitte mais sans grand succès. Résultat des courses : pas un seul projet analysé pour bénéficier du financement de ce fonds.
Une réalité pour les pionniers
Ceux qui ont pris le pari régional en investissant en Afrique il y a plus d’une dizaine d’années récoltent les fruits de leurs investissements. Aujourd’hui, tous les secteurs économiques y sont présents, des finances à l’agro-industrie, en passant par le sucre, l’hôtellerie, la publicité, entre autres. Et les grands groupes, faisant partie des Top Hundred Companies (GML, CIEL, Mauritius Commercial Bank (MCB), Rogers, Ireland Blyth Ltd, Innodis, ENL, Sun Resorts ou Mauritius Union Assurance, pour ne citer que ces quelques-uns) ont aidé à participer au décollage économique de l’Afrique. D’ailleurs, de grosses pointures mauriciennes, à l’instar de la MCB ou du groupe CIEL, y engrangent plus de 50 % de leurs revenus sur leurs opérations internationales.