Fièvre aphteuse: deux cas suspects à Maurice

Six équipes de vétérinaires ont été constituées par la Veterinary Service Division du ministère de la Santé. Des échantillons ont été prélevés et envoyés pour des analyses.

Entre-temps, à Rodrigues, le virus continue à se propager. Fallait-il prendre des mesures dès les premiers signes de la maladie ? Cette question est sur toutes les lèvres après que 315 bœufs de Rodrigues ont été contaminés et 25 autres tués par la fièvre aphteuse. Jeudi 4 août, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a indiqué à l’express que sur 25 échantillons sanguins prélevés sur les bovins, 16 se sont avérés positifs. Les analyses ont été effectuées fin juillet dans un laboratoire sud-africain. Fait surprenant: alors que les bêtes présentaient clairement des symptômes de la maladie, une première batterie de tests effectuée avant n’avait rien révélé d’anormal.

Une source au sein du ministère de l’Agro-industrie explique qu’il aurait fallu agir rapidement, surtout qu'il n’est pas courant que les maladies s’attaquent au bétail à Rodrigues. «Il est recommandé de ne pas attendre la confirmation des laboratoires. Il faut traiter un cas suspect de fièvre aphteuse immédiatement. Car, entre-temps, la maladie évolue», dit-elle.

Un avis que ne partage toutefois pas le Dr Deodass Meenowa, Principal Agricultural Officer, des services vétérinaires du ministère. Il faut, dit-il, attendre la confirmation des résultats avant d’agir. «La maladie n’avait pas encore été diagnostiquée le mois dernier. Il y avait eu un cas isolé. Quand le nombre d’infection a augmenté, on en a été informé. D’où notre démarche d’expédier les échantillons vers l’Afrique du Sud.» De souligner qu’un vétérinaire a été dépêché à Rodrigues.

Traitements

Que disent les procédures? Lorsqu’un éleveur rodriguais constate que son animal est malade, il fait appel au sub-office de la Veterinary Service Division (VSD). Les officiers contactent alors la VSD, située à Réduit. Et dépendant de la gravité du cas, un vétérinaire est envoyé à Rodrigues. «Après le traitement, le vétérinaire communique, par le biais d’un serveur basé à Maurice, des détails sur les conditions de santé de l’animal, des soins prodigués, entre autres. Outre la VSD, ces détails sont aussi transmis à l’Organisation mondiale de la santé animale», souligne-t-on. C’est un Veterinary Officer qui réceptionne ces fichiers, avant de les transmettre au Dr Meenowa, fait ressortir notre source.

Le nombre d’animaux à abattre n’aurait toujours pas été déterminé. Selon le ministre de l’Agro-industrie, «des facilités existent à Rodrigues en ce qui concerne l’abattage. Les boeufs seront enterrés ou brûlés». Les éleveurs ayant perdu leurs bêtes devraient par ailleurs recevoir une compensation de l’État.

Qu’est-ce que la fièvre aphteuse ?

C’est une fièvre qui cause des aphtes dans la bouche, sur les pattes et les mamelles des bovidés. Les restes de nourriture donnés à des animaux en seraient probablement la cause. Cette fièvre se transmet par voie respiratoire et digestive. La fièvre aphteuse n’affecte toutefois pas les humains. Outre les bœufs, cette maladie s’attaque aussi aux moutons, chèvres, et porcs. Elle a été recensée dans plusieurs pays d’Europe dont l’Italie, le Portugal, la Turquie et l’Espagne; en Afrique; au Moyen-Orient et dans certains pays d’Amérique du Sud.