Le tout dernier cas est celui de Hurrydeo Bholah. Ce Chief Project Manager de la National Development Unit (NDU), suspendu de ses fonctions le 23 novembre 2015, a été disculpé le 10 août dernier.
Il avait été arrêté sous une accusation d’entente délictueuse dans l’enquête sur l’allocation d’une série de contrats par la NDU, suivant les inondations meurtrières de 2013. Les enquêteurs soupçonnaient, dans cette affaire, une infraction à la Public Procurement Act.
Avant Hurrydeo Bholah, ce sont trois anciens hauts cadres de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) qui ont été blanchis, le 4 août dernier. Ils sont l’ancien directeur général Krishna Oolun, l’ex-Engineering Director, Jean Patrick Jérôme Louis et l’ex-Senior Procurement Officer, Usha Bhujan.
Tous trois ont été revoqués de leur poste après leur arrestation dans le cadre de l’enquête portant sur l’achat par l’ICTA de deux voitures de la marque Audi, au coût de Rs 2,5 millions. La charge de complot qui pesait sur les trois a été abandonnée devant le tribunal de Port-Louis.
L’ancien Premier ministre n’est pas en reste. Trois charges, dont public official using his office for gratification, retenues dans un premier temps contre Navin Ramgoolam, ont été rayées, le jour de son anniversaire, le 14 juillet dernier.
Il lui était reproché d’être intervenu dans l’allocation des terres de l’Etat à Bahal Gowry, à Sonu Kumar Jha et au pandit Surrydeo Sungkur. Mais le DPP a estimé, en cour de district de Port-Louis, qu’aucune preuve n’a pu être établie en vertu de l’article 7 de la Prevention of Corruption Act (PoCA):«It doesn’t dispose any criminal evidence», avait soutenu le DPP.
L’ancien Executive Vice-President Human Resources & Organisational Development d’Air Mauritius, Ashvin Ramdin, a aussi vu l’accusation de public official using his office for gratification portée contre lui, être rayée en cour, fin juillet.
Il avait été arrêté par la commission anticorruption le 23 décembre 2015 pour abus de pouvoir dans l’exercice de promotion de Dhanrajsing Ramlugan au poste de Human Resources Manager (Crew Operations). L’ICAC lui reprochait de n’avoir pas suivi les procédures. Au final, le bureau du DPP a réclamé un non-lieu dans cette affaire.
Autre proche de l’ancien gouvernement à avoir poussé un ouf de soulagement : l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice. Faute de preuve, Rundheersing Bheenick a été lavé de tout blâme par la justice les 6 et 12 mai derniers.
L’ancien homme fort du secteur bancaire mauricien avait passé une nuit en cellule policière le 16 février 2015. Il était accusé de recel et de blanchiment d’argent.
L’on se souvient également du cas de Shakeel Mohamed. Le 15 décembre dernier, Me Michel Ah Sen, représentant du bureau du DPP, a accédé, en cour de Port-Louis, à la requête du chef de file du PTr au Parlement. Celle de la radiation des quatre charges provisoires qui pesaient sur lui. En l’occurrence, giving instructions to commit larceny of van whislt being armed with offensive weapon, possession of revolver carried off, abstracted by means of crime, conspiracy to commit murder et giving instructions to commit murder.
Shakeel Mohamed a été arrêté le 23 novembre 2015 après la réouverture de l’enquête sur le triple assassinat à la rue Gorah Issac. Avant d’être libéré contre deux cautions de Rs 100 000 et de Rs 20 000 respectivement ainsi que deux reconnaissances de dette de Rs 1 million et de Rs 100 000.
Last but not least. Les cas de Hassam Vayid, 77 ans, président du Credit Committee, de Yatemani Gujadhur, 73 ans et de Shivananda Mootien, 72 ans, deux anciens membres non exécutifs de la défunte Bramer Bank. Les trois ont obtenu gain de cause devant la justice.
Le 15 février dernier, la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing a conclu que les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department n’avaient pas de reasonable doubt pour procéder à leur arrestation dans le cadre de l’enquête sur un prêt de Rs 40 millions accordé à l’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, le 18 novembre 2010. Prêt pour l’achat du bungalow de l’ancien chef du gouvernement, à Roches-Noires.
Le directeur de Betamax et l’ancien ministre rouge des Infrastructures publiques réclament eux aussi l’abandon des accusations provisoires portées contre eux. Veekram Bhunjun fait face à quatre accusations : infraction à la Procurement Act, conspiracy to defraud, influencing public official et bribery for procuring contract dans l’affaire Betamax. Anil Bachoo, lui, est accusé d’entente délictueuse et d’influencing public official.