Jan Cornelis Haak et Antonious Théodorous de Goëde lors d’une comparution en cour intermédiaire.
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Le procès intenté à Siddick Chady, ancien Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA) et Prakash Maunthrooa, Senior Adviser au bureau du Premier ministre et ex-directeur général de la MPA, a repris à la mi-journée de ce mardi 1er novembre en cour intermédiaire.
L’audience a été consacrée à l’audition du témoin néerlandais par visioconférence. Antonius Theodorus Johannes Wilhelmus de Goede est le Senior Enterprise Architect de la firme Boskalis International bv. Cette compagnie avait décroché un contrat en 2006 pour des travaux de dragage dans le port. Travaux estimés à Rs 439 millions.
Siddick Chady et Prakash Maunthrooa sont accusés, respectivement, de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation du contrat à Boskalis International bv. Ils plaident non coupables. La firme néerlandaise aurait offert des pots-de-vin de Rs 3 millions à l’ex-patron du port avec la complicité de celui qui est aujourd’hui Senior Adviser au bureau du PM.
La séance de mardi a été marquée par une directive de la magistrate Wendy Rangan à la presse pour ne pas publier le contenu d’un e-mail échangé entre Prakash Maunthrooa et un employé de la firme Boskalis. Ledit document a été affiché à l’écran. Cela, suite à une motion de Me Siddharta Hawoldar, qui s’est joint au panel des avocats de Prakash Maunthrooa, représenté par Me Antoine Domingue, Senior Counsel, et Me Yash Bhadain.
Le Néerlandais Antonius Theodorus de Goede a été interrogé par Me Rashid Ahmine, adjoint du Directeur des poursuites publiques (DPP). L’avocat représente la poursuite aux côtés de Mes Jean Michel Ah Sen et Rishi Hardowar.
Objection
Le témoin a été entendu sur des e-mails qu’il a retirés du système informatique de Boskalis, à l’aide d’un ordinateur spécial. Répondant à Me Rashid Ahmine, le témoin a déclaré qu’il a été en mesure de retrouver des e-mails d’Angela Kok et Pieter Boer, deux employés de Boskalis.
Me Siddharta Hawoldar a soulevé une objection, soutenant que le témoin n’est pas en mesure de répondre sur le contenu de ces e-mails et que la poursuite présente des témoignages « par la porte de derrière » en amenant le témoin à déposer sur des faits qu’il ignore. Me Said Toorbuth, avocat de Siddick Chady, a présenté une motion similaire au nom de son client. La magistrate a autorisé le seul témoin à prendre connaissance des e-mails.
Ces documents ne font pas partie du dossier de la Cour. La projection sur écran d’un e-mail a été contestée par la défense. La séance a été levée à plusieurs reprises pour trouver une solution à ce problème. Par la suite, Me Siddartha Hawoldar a contesté une nouvelle présentation du document sur l’écran de la Cour, craignant que la presse en fasse état, avant même que la Cour ne se prononce sur son authenticité.
La magistrate Wendy Rangan s’est montrée très sévère envers Me Siddharta Hawoldar qui, dans un premier temps, avait affirmé qu’il n’objectait pas à ce que la presse soit admise durant l’interrogatoire du témoin clé. Cela, avant de se raviser pour dire que la presse devrait s’abstenir de rapporter ce qui est affiché à l’écran.
La magistrate a donc ordonné à la presse de ne pas divulguer le contenu de cet e-mail, car il n’a pas encore été versé au dossier de l’affaire. L’audience a été ajournée au 21 novembre.
L’audition par visioconférence d’Antonious Théodorous de Goëde, l’un des témoins néerlandais dans l’affaire Boskalis a démarré en cour intermédiaire, mardi 1er novembre. Et un nouvel homme de loi, Me Siddhartha Hawaldar s’est joint au panel d’avocats de Prakash Maunthrooa, ancien directeur de la Mauritius Ports Authority (MPA), inquiété dans cette affaire.
Me Siddhartha Hawaldar a, toutefois, fait une requête quelque peu «spéciale» en cour. Il a demandé à ce qu’un document qui sera produit en cour ne soit pas rapporté par la presse. Et que celui-ci devrait être consulté uniquement par le témoin néerlandais, Antonious Théodorous de Goëde. «The presentation of this document would be dangerous and we should be doubly careful. Otherwise it would be unfair», a expliqué l’avocat. Sa requête a été agréée par la magistrate Wendy Rangan, siégeant en cour intermédiaire.
Pour rappel, Siddick Chady et Prakash Maunthrooa sont poursuivis pour corruption et entente délictueuse respectivement dans cette affaire. Ils sont accusés d’avoir obtenu des pots-de-vin afin de favoriser la firme Boskalis par rapport à un contrat pour le dragage du Canal anglais dans le port. Les deux représentants néerlandais, Haak et Goëde, avaient affirmé avoir remis à Siddick Chady 30 000 dollars américains et 55 700 euros.