Rashida Nanhuck: «Les normes sont des passeports obligés pour le commerce international et régional»

7 years, 5 months ago - November 08, 2016
Rashida Nanhuck: «Les normes sont des passeport..»
Le Mauritius Standards Bureau a fait partie de la délégation mauricienne qui s’est rendue, il y a peu, en Afrique du Sud dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle structure de partenariat économique. L’«Acting Director» nous explique, entre autres, la pertinence de cette démarche.

>Quels sont les avantages d’un accord entre le Mauritius Standards Bureau (MSB) et son homologue du continent africain ?

La voie africaine (Africa Strategy) est considérée comme une solution efficace et durable pour donner de l’impulsion à l’économie mauricienne. On met l’accent sur le concept de libre-échange entre Maurice et le marché des pays de la Southern African Development Community et du Common Market for Eastern and Southern Africa. L’Afrique du Sud est donc un partenaire commercial important pour Maurice. Le protocole d’accord signé avec le bureau de normalisation de l’Afrique du Sud se situe dans le cadre d’un partenariat économique et commercial entre nos deux pays.

Ce partenariat vise, entre autres, à établir un commerce durable, à promouvoir un échange de technologies de pointe et à stimuler les innovations techniques. Dans ce contexte, il est important que les acteurs économiques aient accès à des normes reconnues internationalement et à des systèmes d’évaluation accrédités qui englobent les essais et les certifications.

>Le MSB a déjà travaillé avec son homologue sud-africain. Dans quelles circonstances cette collaboration s’est-elle faite ?

C’était dans le cadre d’un projet de la Banque mondiale qui nous a permis de renforcer nos capacités techniques et institutionnelles. Ce protocole d’accord fait donc suite aux mesures déjà entamées dans les années 90. Il devrait nous permettre d’élargir les activités communes de nos organisations et sera la pierre angulaire de notre prédisposition à mettre en oeuvre l’Africa Strategy, une approche mentionnée dans le programme de développement de Maurice intitulé Vision 2030.

>À quelle forme de tracasseries techniques ou administratives les exportateurs s’exposent-ils en l’absence d’un accord sur des protocoles de normalisation entre Maurice et le pays vers lequel des projets d’exportation sont envisagés ?

Avec l’avènement des accords de l’Organisation mondiale du commerce, les normes sont devenues des passeports obligés pour le commerce international et régional. Celles-ci soutiennent les transactions entre les pays car elles instaurent un lien de confiance entre les opérateurs économiques. Les normes constituent les forces d’aplanissement de problèmes potentiels si bien décrits par Thomas Friedman dans son livre La Terre est plate.

Les frontières économiques, technologiques et sociales s’abaissent avec l’accélération de la mondialisation. Néanmoins, on a aussi constaté que les règlements techniques en vigueur dans certains pays africains sont souvent incompatibles avec les normes internationales ou régionales. Ils entravent le commerce régional et plombent la compétitivité des entreprises.

>Comment le MSB se prépare-t-il à atténuer l’effet de ces manquements ?

La démarche du MSB consiste tout d’abord à établir des protocoles d’accord avec nos confrères africains pour faciliter le commerce régional. Ensuite, nous poursuivons une stratégie à moyen terme dans le but de créer un National Technical Regulatory Framework. Il s’agit d’un mécanisme qui sera reconnu en Afrique. Et enfin, nous avons fixé comme objectif d’homologuer les normes mauriciennes à celles de nos partenaires économiques en Afrique.

>Jusqu’ici, combien de secteurs d’activité ou de produits ont fait l’objet d’évaluation par le MSB ?

Le MSB est l’entité nationale responsable du développement des normes mauriciennes. Celles-ci sont élaborées par des groupes d’experts au sein de 13 comités techniques et plusieurs sous-comités qui sont constitués d’experts des industries concernées, mais aussi de représentants d’associations de consommateurs, d’ONG, des milieux universitaires et du gouvernement. L’élaboration des normes est identifiée en se basant sur les demandes des industries locales et des projets stratégiques du gouvernement, tel le Vision 2030. Ou encore le projet des communautés territoriales comme les smart cities, la promotion du biofarming, l’économie verte et le tourisme durable.

Le MS 165:2015 Sustainable Tourism – Requirements; MS 184:2015 Specification for Good Agricultural Practices for Crop Production – Mauri- GAP – Part 1 – Basic requirements et le DMS ISO 37101 Sustainable Development in Communities sont des exemples concrets de publications qui ont été suscités, dans les grandes lignes, dans le cadre des projets d’intérêt national.

.Ces normes ont-elles suscité l’intérêt escompté auprès des organismes de normalisation d’autres pays ?

L’élaboration de normes internationales s’inscrit dans le cadre d’une démarche consensuelle. Les observations des pays membres sont prises en compte à divers stades de développement. Les normes internationales, l’ISO et l’IEC, sont consultées au terme de l’élaboration d’une norme nationale. Une norme internationale peut être adoptée ou adaptée au niveau de l’harmonisation de l’aspect technique pour, par exemple, favoriser le commerce. Cela dépendra de son application dans le contexte local.

Depuis quelques années, le bureau s’est engagé dans l’idée de susciter une participation plus active au niveau national, en même temps que la norme internationale est en phase de développement. Le MSB travaille aussi avec les organismes régionaux comme la SADC et le COMESA dans le cadre de l’élaboration des normes. À ce jour, le bureau compte un peu plus de 600 normes, parmi lesquelles un tiers n’ont pas encore été adoptées.

>Quels sont les pays avec lesquels le MSB a déjà signé des protocoles d’accord ou d’entente ?

Nous avons des protocoles d’accord avec les organismes de normalisation suivants : le Seychelles Bureau of Standards, la Pakistan Standards and Quality Control Authority, le Kenya Bureau of Standards, l’Association française de normalisation, le Rwanda Bureau of Standards, la Standards Association of Zimbabwe et l’Uganda National Bureau of Standards.

«L’accès à des normes reconnues est indispensable pour nos opérateurs économiques.»

>Le vendredi 14 octobre, c’était la Journée mondiale de la normalisation. Outre les activités propres à cette manifestation, pourriez-vous faire un survol des réalisations les plus marquantes et des échecs enregistrés par le MSB depuis les cinq dernières années ?

Le MSB a évolué depuis sa création en 1975 et est devenu une institution incontournable dans le nouveau paysage économique. Nous réalisons des analyses chimiques, microbiologiques et des essais de performances sur les matériaux de construction et autres produits industriels. En complément, nous effectuons des essais de contrôle à des fins réglementaires. Nous disposons aussi de laboratoires d’étalonnage pour le calibrage des instruments de mesure. Avec environ 80 portées d’accréditation en essais et étalonnages, conformément aux exigences de l’ISO/CEI 17025, les compétences de nos laboratoires sont reconnus sur le plan régional et international.

Le MSB offre également plusieurs types de certification, notamment la certification de systèmes de management comme l’ISO 9001, l’ISO 14001, l’ISO 22000, l’ISO/ CEI 27001 et le système HACCP. Nous avons une certification des produits – le Mauricert – qui atteste la conformité des produits aux normes mauriciennes.

La certification des systèmes de management de qualité (ISO 9001), le système de management de la sécurité de l’information (ISO/IEC 27001) et le système HACCP sont accrédités selon des exigences internationales. Toutes nos activités s’inscrivent dans une dynamique de compétitivité avec pour but d’orienter nos entreprises vers une plus grande maîtrise de la qualité. Et, par conséquent, de s’ouvrir à des marchés hautement concurrentiels.

>Comment le MSB se prépare-t-il à faire face aux nombreux défis liés à la tendance de l’économie à s’effectuer selon les règles de la mondialisation ?

Le MSB est appelé impérativement à se renouveler pour faire face au nouvel environnement qui se dessine à l’horizon. C’est dans ce contexte que le bureau n’a pas tardé à articuler ses opérations dans le cadre des paramètres définis pour sa Vision 2020 et ses objectifs stratégiques. Plusieurs projets phares sont déjà en chantier. Citons, par exemple, la certification «écolabel» des établissements hôteliers. Elle repose sur la norme mauricienne, le MS 165, et soutient la valorisation touristique du pays. La qualité des services et le respect de l’environnement se trouvent au coeur de cette démarche.

Un autre projet phare concerne l’étiquetage des appareils électroménagers tels que les réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle, téléviseurs, climatiseurs, ampoules et luminaires. Ce label informe les acheteurs de la consommation énergétique de ces appareils et leur permet de vérifier si les caractéristiques de ceux-ci sont compatibles avec les étiquettes énergie reconnues mondialement. Prochainement, les appareils électriques seront testés dans nos laboratoires afin de déterminer le niveau de leur performance énergétique et de vérifier s’ils sont en règle avec les exigences de sécurité. De ce fait, les laboratoires du génie électrique et électronique ont été dotés d’instruments d’essais modernes.

Text by lexpress.mu

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