C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre adjoint et ministre de l’Énergie et des services publics, Ivan Collendavelloo, à l’Assemblée nationale. C’était lors des débats budgétaires.
Selon Ivan Collendavelloo, il est grand temps que le CEB devienne une compagnie pour pouvoir être sur le même terrain de jeu que les autres compagnies qui produisent de l’énergie. «Celles-ci ne fournissent que la moitié de la fourniture d’électricité. Il n’y aucune raison pour qu’elles aient un meilleur traitement. Je ne vais pas tolérer cela», a-t-il martelé. Il ajoute qu’il compte bientôt présenter un plan dans ce sens au Premier ministre (PM) et au Conseil des ministres. Le ministre Collendavelloo a également précisé que cette mesure n’a rien à voir avec la privatisation du CEB.
Dans la foulée, le PM adjoint a tenu à répondre à ses détracteurs en ce qui concerne la création de la CEB Fibrenet Company Ltd. Selon lui, «la démagogie a ses limites». «Cette affaire a été au centre d’une polémique soulevée par cette partie de l’opposition», a-t-il lancé, en désignant les membres du Parti mauricien social-démocrate.
Poursuivant, il dit qu’en 2001, le ministère des Finances et celui de l’Énergie avaient décidé de remplacer le réseau sous terre par un réseau sous terrain de fibre optique. Le tout sur une distance de 300 km. Il a cité Jean Mée Desveaux (NdlR, ancien conseiller de Paul Bérenger, qui a siégé entre autres sur le conseil d’administration du CEB) comme étant parmi ceux qui avaient pris cette décision. Mais entre-temps, le réseau n’a pas été utilisé de façon optimale, avec le CEB n’utilisant que 25 % du système. Ivan Collendavelloo a affirmé, qu’une fois au pouvoir, après consultation avec le ministre des Finances, il a voulu faire avancer le projet.
«Le CEB, avec sa grande structure et tous les obstacles légaux, n’a pu le faire. Ce qui devait être fait en 2001 devait se faire en 2016», ditil. Un consultant a été recruté et un comité mis sur pied avec des représentants du ministère de la Technologie, de la communication et de l’innovation, et du bureau du PM. Après avoir fait une étude de faisabilité, les retombées auraient été concluantes.
«C’est ainsi que nous avons créé CEB Fibrenet Co Ltd. Il y a un exercice d’appel d’offres et une compagnie de télécommunications a été retenue», a-t-il poursuivi. Il s’agit d’ECI Telecom Ltd. Ce qui n’a pas manqué de soulever l’indignation de l’opposition, avec Shakeel Mohamed qui rappelait à de nombreuses reprises que la compagnie est israélienne.
«Et alors ? La MBC a été équipée par Israël quand le gouvernement travailliste était au pouvoir. ECI est une compagnie bien établie. Personne ne peut contester cela», a rétorqué Ivan Collendavelloo. Il affirme que la création de la compagnie est passée par le Conseil des ministres et que Xavier- Luc Duval (XLD), le leader de l’opposition, était à l’époque assis à ses côtés, au sein du cabinet de sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre.
Il ajoute que XLD avait voté pour le projet et qu’aucune objection n’avait été émise. Les membres de l’opposition sont alors montés au créneau pour dire que le PM adjoint dévoilait les détails de ce qui s’est passé au Conseil des ministres. «Deux poids, deux mesures», a martelé Paul Bérenger. La Speaker a dû ramener le calme et a souligné que, selon elle, Ivan Collendavelloo n’a pas dévoilé quoi que ce soit.
Sollicité par l’express, Jean Mée Desvaux affirme qu’il préfère ne pas prendre position car son passage au CEB remonte a tellement longtemps. «On a tellement traité de dossiers à l’époque. Il est difficile maintenant de venir faire un commentaire », dit-il.
Ivan Collendavelloo, prenant la parole pendant au moins une heure et demie, s’est attardé sur plusieurs détails de son ministère. En voici les grandes lignes :
Le manque d’ingénieurs souligné
Le DPM a souligné qu’il y a un manque d’ingénieurs au sein du ministère de l’Énergie et des services publics. «Nous sommes liés au Pay Research Bureau (PRB). Nous ne pouvons payer plus. Il faut revoir tout ça», a-til avancé. Et d’ajouter qu’après une formation, les ingénieurs se tournent souvent vers d’autres instances.
Les climatiseurs consommant moins d’énergie privilégiés
En période de pointe, la consommation énergétique atteint 220 MW/h. Selon le ministre de l’Énergie, cela est dû à l’utilisation des climatiseurs. Pour Ivan Collendavelloo, il est grand temps de revoir l’importation de ces appareils, en privilégiant ceux qui consomment moins d’énergie et interdisant les autres.
Ivan Collendavelloo : «Nous étions au bord du délestage»
«Si nous n’étions pas arrivés au pouvoir en 2014, nous aurions fait face à un délestage pendant longtemps», a martelé le ministre de l’Énergie. Il ajoute que la frayeur du délestage est la première chose qu’il a entendue lorsqu’il a pris son poste de ministre de l’Énergie. Il a également tenu à répondre au député de la majorité, Bashir Jahangeer, en avançant que ce dernier ne doit pas confondre délestage et coupures occasionnelles. «Avec l’ancien gouvernement, tout était une question de prix. Les équipements les moins chers étaient installés sur les pylônes électriques. Alors que Gérard Hébrard a choisi des équipements plus chers, mais de meilleure qualité», a-t-il dit.
Réforme du secteur de l’eau : $ 875 000 en termes de subventions
La Banque mondiale (BM) et l’International Finance Corporation devraient mettre à notre disposition 875 000 dollars, soit autour de Rs 31,2 millions (selon le taux de change). Et ce, dans le cadre de la réforme du secteur de l’eau. Ivan Collendavelloo a souligné qu’il peut affirmer que la réforme est «on». Il a également confirmé que la BM a recommandé un système d’affermage sur 15 ans dans le cas de la Central Water Authority.
Rs 2,3 Mds pour le remplacement de tuyaux
Rs 2,3 milliards ont été allouées pour le remplacement de tuyaux pour l’année financière 2016-2017. Les travaux de rénovation des stations de traitement devraient coûter Rs 1,2 milliards.