Lutchmeenaraidoo embarrasse le ministère de la Pêche

Au ministère de la Pêche, on ne sait plus sur quel pied danser. Alors que l’annonce de l’accord de pêche avec le Japon embarrasse le ministère, il s’avère que les autres actions entreprises par le ministère des Affaires étrangères dans le domaine de l’économie bleue sont empreintes de mystère pour le ministère de tutelle…

L’annonce de l’accord de pêche avec le Japon, le 21 août, avait embarrassé le ministère de la Pêche qui n’était nullement au courant des discussions en cours. «Nous avons un accord de pêche avec le Japon depuis 1994», a martelé Vishnu Lutchmeenaraidoo lundi, à l’issue de l’ouverture de la 24e session du Comité intergouvernemental d’experts de l’Afrique australe. Un accord que, comme l’express l’a mentionné dans un article en date du 13 septembre, n’est destiné que pour la pêche au thon et dont le Japon n’a pas renouvelé depuis deux ans. Dans une déclaration à la presse, le ministre des Affaires étrangères, coupant la parole à son collègue Prem Koonjoo, estime qu’il a été mal compris.

«On ne demande pas de signer un accord de pêche avec le Japon. Nous demandons une coopération au niveau du développement de la pêche industrielle. Que le Japon uti- lise sa technologie afin de nous aider à développer la pêche industrielle», a expliqué Vishnu Lutchmeenaraidoo.

Pourtant, le 21 août, Vishnu Lutchmeenaraidoo avait clairement fait ressortir que l’accord de pêche ne veut pas dire que le «Japon pou kapav vinn lapes dan tou nou zone ekonomik de 2,3 millions de km2 ». Qu’est ce qui a motivé ce changement de discours ? Du côté de l’Hôtel du gouver- nement, l’on explique que le ministre s’est fait remonter les bretelles pour avoir fait cette annonce…

Tenus à l'écart

Mais si Vishnu Lutchmeenaraidoo a rectifié le tir quant à l’accord de pêche, cette annonce n’est pas le seul élement qui a embarrassé le ministère de la Pêche. Les techniciens de ce ministère auraient été tenus à l’écart des idées mises en avant lors de la réunion avec le ministère japonnais des Affaires étrangères. D’autant plus que ces idées concernent particulièrement, la Pêche.

Mardi, Vishnu Lutchmeenaraidoo a soutenu que c’est plutôt un accord pour développer la pêche in-dustrielle à Maurice qui sera signé. Le Japon sera ainsi appelé à nous donner l’assistance nécessaire pour développer nos techniques de pêche et de transformation de fruits de mer. De plus, leur aide pour la construction d’un port de pêche sera aussi sollicitée.

Au ministère de la Pêche, l’on explique ne pas être au courant de discussions avec les Japonais pour le développement d’un port de pêche. Deux projets de port de pêche étaient envisagés par l’État, respectivement à Bain-des-Dames et à FortWilliam. Le premier a été abandonné l’année dernière. Par contre, l’État envisage bien la mise sur pied d’un port de pêche à Fort-William. Il devrait accommoder 18 à 20 bateaux en même temps et s’étendra jusqu’à 1,2 km dans la mer.

Autre sujet où le ministère de la Pêche semble avoir été écarté des discussions : la mise sur pied d’un «fish auction market» régional à Maurice. Un projet similaire avait été lancé et puis aban- donné en 2014. Si c’est un projet dont le ministère de la pêche est au courant, il semblerait que c’est le ministère des Affaires étrangères qui aurait pris les rênes pour le piloter…