L’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) veut des comptes. Une demande d’explication concernant la panne d’Internet qui a coupé une bonne partie de l’île du reste du monde une demi-journée hier, mercredi 20 juillet, sera transmise au principal fournisseur d’accès ce matin du jeudi 21 juillet.
De 11 heures à 17 heures, presque tous les clients de Mauritius Telecom étaient dans l’incapacité de se connecter au web. Les plus touchés étant les centres d’appels et d’externalisation qui se sont retrouvés au chômage technique sans qu’aucune explication ne leur ait été donnée sur cette panne.
« Il y a eu un manque flagrant de communication. On a appris la nouvelle à la radio et on a dû s’appeler entre nous pour savoir ce qui se passait », s’indigne le directeur de TNT Business Solutions, Charles Cartier. Avec ses 600 employés, il s’est retrouvé à se tourner les pouces en attendant que la situation revienne à la normal.
Résultat final : l’entreprise spécialisée dans le transfert de données comptables et informatiques a eu un retard considérable sur son travail. Ce qui lui coûtera au bas mot un manque à gagner de Rs 1,4 millions.
« D’après ce que j’ai pu comprendre, Mauritius Telecom a eu un souci avec un de ses serveurs Cisco. Il aurait dû communiquer cette information à ses clients qui eux-mêmes ne savaient quoi dire à leurs clients à l’étranger concernant le retard pris dans les délais », confie Roshan Seetohul, président de l’Outsourcing and Telecommunication Association of Mauritius (OTAM).
En fait, résume Roshan Seetohul, Mauritius Telecom aurait dû prendre exemple sur ce que fait le Central Electricity Board (CEB), voire la Central Water Authority (CWA), quand elles font face à un souci technique : faire diffuser un communiqué à la radio. Il y va, dit-il, de la crédibilité de Maurice qui se targue de vouloir faire du secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC) le cinquième pilier de l’économie.
Le président de l’OTAM souligne aussi que ce sont seulement les clients de l’opérateur historique qui ont eu un souci avec l’accès à l’Internet. Son entreprise, Euro CRM, est client chez Data Communication Ltd (DCL) et elle a opéré durant toute la journée de mercredi sans aucun ennui technique.
Les autres ont dû basculer leurs opérations sur le service d’autres opérateurs ou demander à leurs concurrents de jouer aux sous-traitants. Pour Apollo-Blake, sis à La Tour Koenig, ce mercredi 20 juillet a été un cauchemar. Avec 400 employés, cette firme engagée dans le transfert de données n’avait pas toujours l’Internet après 19h30…
Son directeur, Ram Ramjuttun, compte évoquer l’éventualité d’une action en justice contre Mauritius Telecom lors de la prochaine réunion de l’OTAM. En attendant, il se penche sur les pertes accumulées en ce mercredi noir.