Nouvel an: Comment Faire la Fête avec un Petit Budget

Antoine Labiche, par exemple, connaît bien ce genre de situation, ayant lui-même fait face aux périodes de vaches maigres. Ce cuisinier et père de famille vivant à Baie-du- Tombeau explique qu’un petit budget pousse surtout ceux en bas de l’échelle à la débrouillardise…et pas n’importe laquelle. «Des enfants qui n’ont pas reçu de cadeau pour la Noël vont jouer avec des voisins qui, eux, ont eu un jouet», souligne-t-il.

Pour ce qui est des parents, Antoine Labiche fait ressortir que bon nombre d’entre eux achètent à crédit. Cela, dit-il, vaut pour les jouets pour les enfants comme pour les nouveautés pour la maison, à savoir des téléviseurs ou des appareils électroménagers.

Qu’en est-il de la musique ? Antoine Labiche indique que ceux qui n’ont aucun appareil de musique dansent sur la musique des voisins.

Pour la nourriture, par contre, c’est une autre paire de manches. Pour Joyce, mère de cinq enfants âgés entre 10 et 15 ans, il ne s’agit pas d’acheter de la bonne nourriture pour les fêtes mais plutôt d’arriver à acheter à manger tout court. Depuis la naissance de son benjamin, elle et son mari avaient décidé d’un commun accord qu’elle cesserait de travailler afin de s’occuper des enfants. Cependant, avec un revenu mensuel variant entre Rs 5 000 et Rs 6 000, la situation dans laquelle cette famille se trouve est pour le moins précaire.

En conséquence, la priorité, c’est de subvenir aux besoins de ses enfants. En ce qui concerne la nourriture, il faut trouver de quoi manger, et cela, au jour le jour. «Avec un loyer de Rs 3 500 et les factures à payer, c’est quasiment impossible de se faire plaisir», déplore Joyce. Pour cette année toutefois, elle a pu trouver des cadeaux pour ses enfants à travers l’association Caritas.

Presque même son de cloche du côté de Loleha, 32 ans et mère célibataire. Cette femme de ménage perçoit un salaire de Rs 2 500 par mois ainsi qu’une pension de Rs 3 000. Pour elle, la période des fêtes reste une période comme les autres. D’ailleurs, sa priorité actuelle est de trouver un toit pour elle et ses enfants car à cause des averses survenues ces jours-ci, sa maison a été inondée. Raison pour laquelle elle vit en ce moment même chez sa mère.

Au dire de Loleha, pour les fêtes de fin d’année, «soit on achète des cadeaux soit on achète à manger». Mais pour elle, la question ne se pose pas. Elle n’a d’ailleurspas acheté de pétard pour le Nouvel an. Pour le mois de janvier qui approche, elle songe avant tout à l’achat des uniformes et des livres. Pour ce qui est de vêtements et de provisions, elle essaie de se débrouiller du mieux qu’elle peut, ou alors elle compte sur l’aide d’associations comme Caritas pour réussir à joindre les deux bouts.

Nos interlocuteurs sont unanimes : leur petit budget sert avant tout à subvenir à leurs besoins primaires – ce qui fait que la période des fêtes est souvent reléguée au second plan. Pour eux, se faire plaisir en cette période, c’est avant tout s’assurer que leur famille ne manque de rien.