À l’express, le manager d’un collège privé avoue «songer à un moyen» afin de ne pas «pénaliser les parents qui n’ont pas la possibilité de payer les frais d’examens du SC et HSC». Comment les autorités comptent-elles s’assurer que les chiffres communiqués reflètent bien la réalité ? D’autres vérifications seront-elles entreprises ? Éléments de réponse.
«Nous faisons appel à la responsabilité des recteurs. S’ils choisissent de fausser les chiffres, ce sera une fraude», explique Brenda Thanacoody-Soborun, la directrice du Mauritius Examination Syndicate (MES) à l’express. Dans les milieux concernés, l’on indique que cette question sera abordée lors d’une rencontre entre le MES, le ministère de l’Éducation et probablement des représentants du State Law Office (SLO) cette semaine. Il sera question de discuter des procédures à établir afin de s’assurer, entre autres, que le taux de présence reflète bien la réalité.
Des vérifications additionnelles auront-elles lieu ? Dans les milieux proches du dossier, l’on avance qu’il se peut que le bureau de l’Audit intervienne à la demande du ministère. Et ce, pour passer au crible les registres de présence dans les collèges et garantir la véracité des chiffres communiqués par les recteurs. C’est lors de la réunion de cette semaine que ces procédures devraient être finalisées.
Entre-temps, les parents dont les enfants n’ont pas respecté le taux de présence obligatoire de 90 %, soit du 11 janvier au 9 septembre de cette année, auront jusqu’à mercredi pour signer l’Undertaking Form. Le paiement lui, devra être fait d’ici le 31 octobre.
Sollicité, Bashir Taleb, le président de la Fédération des managers des collèges privés, indique être au courant des «moyens limités» des parents. «Les Supervising Officers de la Private Secondary Schools Authority signent de temps en temps les registres de présence. Falsifier les données voudrait dire corriger le registre et ça, légalement, c’est un délit.» D’ajouter que les managers du privé ne devraient pas avoir recours à ces pratiques. Cependant, Bashir Taleb reconnaît que les registres de présence ne sont pas infaillibles. Il est pour un système de contrôle mais il faudrait que celui-ci soit «juste».
«Je souhaite qu’aucun recteur ne s’adonne à de telles pratiques, car, en tant que fonctionnaire, nous sommes là pour appliquer les policy decisions du gouvernement», souligne, quant à lui, Soondress Sawmynaden, le président de l’Association des recteurs. Il avance que ce n’est pas «impossible» mais lance quand même un appel aux recteurs de ne pas faire planer le doute.
L’Association des recteurs a envoyé hier une lettre au ministère de l’Éducation. Ses membres y dénoncent la volte-face du ministère en ce qui concerne la date limite pour calculer le taux de présence, c’est-à-dire, le 9 septembre. «Parents et élèves étaient indignés par cette décision brutale», peut-on lire dans la lettre. Et d’ajouter que de nombreux collégiens, croyant que le taux de présence serait calculé jusqu’au 15 juillet 2016, ne se sont pas rendus à l’école depuis le début du troisième trimestre. Une requête a été faite au ministère de ramener cette date au 15 juillet.