Ce rapport a été commandé par le ministère en juin 2015. Il fait état de plusieurs lacunes concernant l’utilisation, la distribution et la production de l’énergie et égratigne surtout le Central Electricity Board (CEB).
Le consultant mentionne, par exemple, que les procédures administratives sont trop rigides et que l’adoption des législations passe par trop d’étapes. Il fustige aussi la dépendance à l’énergie fossile. «Il faudrait augmenter la part des énergies renouvelables», écrit-il.
Le document décrie également le manque de professionnels dans le secteur de l’audit énergétique. Le ministère a formé 45 spécialistes en audit énergétique et en gestion de l’énergie depuis 2011. De plus, seuls 28 bâtiments publics ont fait l’objet d’un audit de 2015 à ce jour alors que l’objectif était de 100.
La percée de nouvelles technologies est difficile à Maurice, selon le consultant. D’une part, le marché est «petit» et d’autre part, les commerçants et les importateurs sont réticents à l’introduction d’équipements plus efficaces.
Facilités financières
Le mode de fonctionnement du pays doit être revu, souligne le rapport. Plusieurs secteurs sont concernés : les résidences, l’agriculture, la production alimentaire, le tourisme, le transport, l’aviation, le textile. Les Mauriciens seront encouragés à rendre leurs utilisations énergétiques efficaces. Ils bénéficieront de subventions et de prêts.
Le consultant estime que cette partie du projet coûtera Rs 23 milliards au gouvernement jusqu’en 2030. Le financement des projets industriels et gouvernementaux nécessitera plus de Rs 19 milliards. L’investissement total du projet est estimé à Rs 42 milliards jusqu’en 2030.
La baisse des coûts des voitures moins polluantes dont des hybrides et électriques est préconisée par le consultant. Il explique que des facilités financières doivent être mises à la disposition des Mauriciens pour qu’ils remplacent leurs moteurs conventionnels par des moteurs moins polluants. L’utilisation de l’éthanol est aussi recommandée.
Selon le consultant, grâce à ces changements, la consommation de carburants baissera d’ici 2030. Pour les autobus, elle diminuera de 27 litres pour 100 kilomètres à 23,5 litres jusqu’en 2030. Pour les voitures, elle chutera de 5 litres à 4,4 litres pour 100 kilomètres parcourus.
Plusieurs de ces projets ont déjà été entamés : les subventions sur les véhicules écologiques, l’expansion de la part des énergies renouvelables, entre autres. Le ministère visant une production, une distribution et une utilisation efficace de l’énergie d’ici 2030, Maurice n’a que 15 ans pour atteindre les objectifs fixés par le rapport.