Hausse du fret : Un projet de la MEXA pour un Regional Feeder Vessel

Dans le contexte international post-Covid-19, avec le fret maritime passant de 2,000 dollars américains (Rs 88 000) à 12, 000 dollars (Rs 528 000) pour un conteneur de 40 pieds en provenance de Chine, la Mauritius Export Association (MEXA) est venue de l’avant avec la mise sur pied d’un Regional Feeder Vessel pour Maurice. Cette proposition a été soumise au gouvernement en ce début de mois dans le cadre des échanges afin de favoriser les conditions propices à la relance de l’économie suite à la réouverture des frontières depuis le 1er octobre dernier.

En préambule, la MEXA attire l’attention sur le fait que “Mauritius has not been spared the supply chain disruptions caused by the Covid-19 pandemic and we have witnessed major disruption in terms of reduced and irregular frequency of vessels calling at Port-Louis.” L’autre constat dressé est que Maurice dépend dans une grande mesure de deux principales conférences maritimes. “Given the size of our country and the relatively small economies of scale, Mauritius is not so attractive enough to big international shipping lines. In the new normal post-Covid context, the shipping lines would favour larger hubs like Dubai rather than small ports as ours”, concède la MEXA.

En vue de convaincre les autorités de se pencher sur ce projet, la MEXA met l’accent sur cinq axes, à savoir la contribution du Regional Feeder Vessel sur le niveau des activités économiques, le positionnement de Maurice en tant que Regional Cargo Hub, la promotion des échanges commerciaux sur le plan régional, un coup de pouce aux investissements industriels à Maurice tout en établissant un pont entre l’Asie et l’Afique, et assurer une indépendance maritme à Maurice.

Abordant la contribution du Regjonal Feeder Vessel à l’économie, la MEXA est d’avis que “the benefits are multi-fold”, à savoir une nette amélioration dans la Sea Connectivity de Maurice, un niveau de compétition amélioré dans la région avec le Feeder Vessel pratiquant des coûts favorables, notamment du fret moins onéreux que celui sur le marché, tout en assurant des revenus additionnels au sein de l’économie et, surtout, “enhance the export and import competitiveness de Maurice.”

Cinq axes

Au chapitre du Regional Cargo Hub, le projet de la MEXA est présenté comme étant un moyen pour développer Port-Louis en tant que Regional Hub de l’océan Indien. “The Mauritius port will be able to maximise on its position as a primary port to international shipping lines. The Regional Feeder Vessel will have to be complimentary to the international shipping lines”, avance la MEXA, qui met l’accent sur le fait que “it will open the doors for possible co-sharing with other shipping lines, including MSC, Maersk and CMA-CGM, linking Mauritius to the world market at relatively affordable freight rates.”
Le Regional Feeder Vessel est considéré comme un soutien logistique crucial en vue de concrétiser “the huge trade opportunities between the island states and Eastern African countries which unfortunately is not happening today because of lack of connectivity.”
La MEXA croit savoir que “the Regional Feeder Vessel will be a key enabler and will unlock those regional trade opportunities.”

Outre le renforcement de la coopération commerciale à travers l’African Continental Free Trade Area (AfCFTA), la Southern African Development Community (SADC), la COMESA et la Commission de l’Océan Indien (COI), le Regional Feeder Vessel devrait se transformer en un outil majeur pour faciliter la percée de Maurice sur les marchés d’exportation de la région. La MEXA cite, entre autres, les exportations de Livestock Feeds vers la Tanzanie.
“It will build on the value chain of the regional Textiles & Apparel industry, whereby we can buy cotton from Africa, principally, Tanzania which is one of the largest African producers and suppliers of cotton to Mauritius, process it into yarn and fabrics in Mauritius to be exported to Madagascar for further processing into finished garments”, préconise encore le document de présentation de la MEXA.

Le Regional Feeder Vessel pourrait s’avérer être une démarche stratégique pour attirer des investissements potentiels du Japon, de l’Inde et de la Chine, notamment dans le secteur des facilités logistiques. “It will operationalize CECPA in terms of trade and investment. The Regional Feeder Vessel will build on the trade relations that have been established under the Comprehensive Economic Cooperative Partnership Agreement (CECPA) between Mauritius and India. With more regular and effective shipping routes, Mauritius can import semi-finished products from India for further processing into the country and exports to EU, USA and other African countries whereby Mauritius benefits from preferential market access (iEPA, AGOA, SADC, COMESA)”, tente de convaincre la MEXA.

En conclusion, l’arme de l’indépendance maritime devra permettre sous la forme d’”effective logistics option to the State Trading Corporation (STC), for its imports of rice from India”, et cela, sans compter les bénéfices pour le secteur des exportations. “Overall, the setting up of the Regional Feeder Vessel will boost our economic activities, create employment, ultimately contributing to an increase in the GDP”, maintient la MEXA.