Navin Ramgoolam, leader du PTr, et Paul Bérenger, le leader des Mauves, ont levé en partie le voile hier, samedi 6 septembre, sur le rôle du président après l’éventuelle réforme constitutionnelle. L’accord complet sera rendu public le 20 septembre, au plus tard le 27, après avoir été avalisé par l’assemblée des délégués du MMM, le dimanche 14 septembre.
Une fois cette dernière étape franchie, l’actuel leader de l’opposition «compte aller rendre une petite visite» au président à la State House, le matin du 15 septembre, pour rendre son tablier.
Selon l’accord entre les deux partis, Navin Ramgoolam sera présenté comme Premier ministre aux prochaines élections générales. En cas de victoire de l’alliance rouge-mauve, il démissionnera aussitôt l’amendement constitutionnel voté pour être candidat à l’élection présidentielle, en tandem avec Jayen Cuttaree qui briguera,lui, le poste de vice-président. Ces élections se dérouleront au suffrage universel.
«Il y a un équilibre de pouvoirs entre le Premier ministre et le président», a expliqué Navin Ramgoolam. Sous une seconde République, le président aura le pouvoir de dissoudre le Parlement. Il aura aussi le droit de présider le Conseil des ministres et de s’adresser au Parlement quand il le souhaite. Le Premier ministre sera obligé de tenir compte de ses recommandations lorsqu’il s’agira de nommer les ministres. Le président sera également responsable de la politique étrangère de l’État en collaboration avec le Premier ministre», a précisé Navin Ramgoolam. Lors des rencontres internationales, le futur locataire de la State House sera ainsi sur un pied d’égalité, sur le plan protocolaire, avec les autres présidents étrangers.
Il aura aussi le pouvoir d’effectuer des nominations à certains postes aux plus hauts échelons de l’appareil d’État. La Disciplined Forces Service Commission nommera le commissaire de police après consultations avec le président et le Premier ministre. Il en sera de même pour la nomination des hauts cadres de la fonction publique, notamment des secrétaires permanents et du secrétaire au cabinet. La Public Service Commission sera tenue de consulter le chef de l’État et celui du gouvernement avant de procéder à certaines nominations.
Le gouverneur de la Banque centrale et son assistant seront nommés par le président après consultations avec le Premier ministre. C’est toujours le président qui choisira le directeur général de la Mauritius Broadcasting Corporation après consultation avec le Premier ministre. Pour la désignation de celui qui sera à la tête d’un éventuel Serious Fraud Office, il y aura impérativement des consultations entre le président, le Premier ministre et le leader de l’opposition.
Avant l’avènement de la seconde République, un panel d’experts travaillera sur l’amendement qui sera apporté à la Constitution. Les deux leaders n’ont pas avancé de date concernant l’introduction de ces amendements. Ils ont toutefois indiqué que l’équipe d’experts commencera à se pencher sur ce dossier peu après les élections générales.
Navin Ramgoolam a aussi donné des indications sur des postes clés au niveau politique. Celui de Speaker de l’Assemblée nationale reviendra à un membre du MMM.Tout laisse croire que cette fonction sera confiée à Ariane Navarre-Marie, alors que celui de Deputy Speaker reviendra à un élu du PTr. Ce parti aura aussi les portefeuilles des Finances, des Affaires étrangères et d’Attorney General. L’accord prévoit également la désignation d’un ministre de l’Intérieur. Le titulaire viendra des rangs du PTr. Ce portefeuille, qui chapeautera le département de la police et des services de renseignement, a de tout temps était confié au Premier ministre. La fonction de Chief Whip ira à un élu du MMM.