Chute du Groupe BAI: un Trou d’au Moins Rs 6 Milliards…

9 years ago - April 07, 2015
Chute du Groupe BAI: un Trou d’au Moins Rs6 M
Le Premier ministre a évoqué un «vaste Ponzi de Rs 25 milliards». Soit les primes d’assurance que doit payer la British American Insurance à ses clients et les retours sur investissement promis aux dépositaires de fonds à la Bramer Asset Management (BAM).

Quant aux actuaires sud-africains de PricewaterhouseCoopers (PwC) qui débarquent ce mardi 7 avril, ils devront établir ce que valent réellement les assets et les liquidités du groupe. Première réponse d’un expert: «Au mieux Rs 19 milliards.» 25 moins 19: il y aurait un trou de Rs 6 milliards.

Personne, pas même sir Anerood Jugnauth, n’a fourni de détails sur les arithmétiques qui conduisent au chiffre de Rs 25 milliards qu’il avait avancé. Mais cinq jours après le début de la saga, les langues se délient, les chiffres parlent et les conservateurs y voient graduellement plus clair.

25 milliards, ce sont les primes d’assurance que doit payer la British American Insurance à ses clients, et les retours sur investissements promis aux dépositaires de fonds à la BAM. La BAM, à ne pas confondre avec la Bramer Bank, est l’entité qui se retrouvera dans les prochains jours au centre de cet imbroglio politico-financier. Cette entreprise est un gestionnaire de fortunes. Les clients y dé- posent d’énormes sommes d’argent et le retour sur investissement est colossal : 6,5 %, ce qui est bien supérieur aux autres taux pratiqués sur le marché.

Bonne foi

Aujourd’hui, BAM se retrouve ainsi à gérer un portefeuille de Rs 6 milliards. Mais de forts soupçons pèsent sur ses pratiques. Elle aurait été, avec les polices d’assurance, le moteur pour la levée de fonds finançant le rachat par Seaton Investment de toutes les actions boursières de la British American Investment (BAI) en 2010.

Selon le scénario privilégié jusqu’ici, ces pratiques se seraient poursuivies au-delà de ce rachat. Les sommes déposées auraient été constamment investies dans les filiales du groupe : Apollo Bramwell, Iframac, Courts, Arcasa, entre autres. Les sommes recueillies auprès des clients de l’assurance auraient aussi été massivement investies dans les filiales de la BAI.

«Combien valent réellement les assets et les liquidités du groupe?»

Tout cela n’est pas forcément de la mauvaise foi. L’intention de faire du vrai business était peut-être bien là, mais ce que le gouvernement reproche aujourd’hui à la BAI, c’est de ne pas avoir promptement réagi quand les investissements se sont mis à rapporter moins que prévu. Au contraire, et c’est là que se trouve la clé du labyrinthe, la BAI se serait mise à surévaluer ses assets dans ses comptes annuels pour maintenir la perception d’un groupe en pleine santé jusqu’à la semaine dernière.

Les Sud-africains de PwC qui débarquent ce mardi devront justement s’atteler à cette tâche et répondre à cette question : «Combien valent réellement les assets et les liquidités du groupe?»

Text by lexpress.mu

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