Prêts Impayés par des Clients Indiens : La BoM Disposée à Aider les Banques Affectées

10 years, 10 months ago - June 01, 2013
Prêts Impayés par des Clients Indiens : La BoM...
Des crédits de plusieurs milliards de roupies octroyés par quatre établissements mauriciens

La Banque de Maurice (BoM) est disposée à considérer toute possibilité d’assistance à quatre banques commerciales mauriciennes dans la coordination de leurs actions en vue d’obtenir réparation auprès de clients indiens mauvais payeurs à qui des crédits totalisant plusieurs milliards de roupies ont été accordés dans un récent passé. Manou Bheenick, gouverneur de la BoM, qui est en mission en Europe, a déclaré au Mauricien ce matin qu’il juge cette affaire regrettable mais qu’il y a des leçons à en tirer par la communauté financière locale.
Dans les milieux bancaires, on laisse entendre que parmi les quatre institutions affectées par les prêts non productifs octroyés à des clients en Inde, se trouve un très gros opérateur de l’industrie locale ainsi qu’une filiale d’une banque étrangère. « À elles seules, ces deux institutions auraient accordé des crédits totalisant plus de 60 millions de dollars », indique une source bancaire. Les milieux bancaires citent avec persistance un groupe diversifié basé dans le sud de la Grande Péninsule comme principal bénéficiaire de crédits de la part des banques mauriciennes. Ce groupe aurait développé ses opérations dans les secteurs de l’acier, des télécommunications, de l’infrastructure, de l’énergie, entre autres. « Normalement, dans le cas des crédits octroyés à des clients à l’étranger, les banques se livrent à une analyse minutieuse de leurs dossiers, évalue leurs credit ratings et s’appuient sur les données présentées dans les dossiers introduits pour la circonstance par des professionnels, en particulier des cabinets d’avocats d’affaires », a déclaré Manou Bheenick.
Dans le cas des clients indiens des banques mauriciennes, il faut, soulignent les autorités bancaires, savoir si le dossier de demande de crédits à été bien préparé, si le soumissionnaire du dossier a agi de bonne foi ou s’il a tout simplement « apporté des affaires » en sachant fort bien que ces « affaires » allaient causer problème plus tard. « On peut, dans une telle éventualité, prendre des actions pour chercher réparation », a soutenu le gouverneur.
Manou Bheenick a fait savoir qu’il y a deux mois, une des banques locales impliquées avait informé la BoM qu’elle éprouvait des problèmes au niveau du remboursement d’un emprunt accordé à des clients en Inde. Par contre, a poursuivi le gouverneur, les trois autres banques mauriciennes également concernées par des opérations de crédits aux mêmes clients, n’avaient alors signalé aucun problème à ce niveau. Mais, en ce début de semaine, deux de ces trois banques se sont tournées vers la BoM pour lui informer des difficultés dans le remboursement des créances. « Je ne peux révéler les montants impliqués, mais à la banque centrale nous avons noté que le mécanisme de demande de crédits était plus ou moins identique dans les cas qui nous concernent », a expliqué Manou Bheenick.

Action en justice
D’où la concertation envisagée par la BoM avec les banques commerciales affectées. « Nous sommes en train d’étudier avec ces établissements bancaires les possibilités de montage d’une action en justice afin d’obtenir réparation. La BoM, en tant que régulateur, ne peut initier une telle action qui concerne des transactions purement commerciales mais nous pouvons aider à la coordination entre les banques mauriciennes touchées », a déclaré le gouverneur.
Les milieux bancaires estiment qu’il y a des moyens de contrer les mauvais payeurs. La BoM est au courant de certaines initiatives prises par la première banque qui lui avait rapporté ses problèmes avec son client indien. Le processus pour obtenir réparation a été initié, fait-on comprendre.
Manou Bheenick considère qu’il y a des leçons à tirer de cette affaire. « Cela nous ramène à la question de bonne gouvernance des banques. Les nouvelles directives émises par la BoM il n’y a pas longtemps constituent des garde-fous. On ne peut jamais être plus prudent », a-t-il observé. L’activité bancaire, soulignent les professionnels, est un métier à risque. C’est pour cette raison, ajoute-t-on, les banques établissent un « spread » entre le coût de l’argent mobilisé et le coût des prêts accordés à la clientèle. Justement parce que dans le cas des prêts, il y a des risques de « default » de la part d’un client et qui débouche sur des « non performing loans » ou créances douteuses.
« Lorsque nous avons mis en place le Mauritius Credit Information Bureau (MCIB), l’objectif premier était de pouvoir mieux informer les banques sur le profil des clients potentiels avant qu’elles le leur accordent des crédits. Le MCIB joue parfaitement son rôle. Cependant, le MCIB ne concerne les crédits domestiques alors que pour les prêts accordés à des entreprises ou institutions étrangères nous ne possédons pas de base de données. Les banques sont laissées à elles-mêmes », fait remarquer le gouverneur.
Interrogé sur la possibilité que la BoM introduise un système de communication de données sur les crédits accordés à des clients étrangers, Manou Bheenick a fait savoir que la banque centrale a déjà commencé à se pencher sur la question. Toutefois, a-t-il reconnu, le secteur bancaire est hautement compétitif et il est pratiquement difficile d’avoir une base de données sur tous les clients étrangers. Dans le cas des gros clients, les banques peuvent toujours se référer aux « credit ratings » des éventuels emprunteurs avant de prendre leurs décisions.
Pour Manou Bheenick, les problèmes rencontrés par des banques locales dans l’affaire de prêts non productifs octroyés en Inde ne mettent nullement en danger la solidité des banques locales, ni la robustesse du système bancaire mauricien.
Par ailleurs, à la State Bank of Mauritius, qui a des filiales en Inde, on affirme que la banque n’a rien à faire avec ces cas de non remboursement de prêts. La SBM, fait ressortir un officiel, a changé de stratégie depuis environ deux ans, en matière de « cross-border loans ».

CRÉANCES DOUTEUSES : Observations du dernier “Financial Stability Report”
Le dernier Financial Stability Report, publié en février 2013 par la Banque de Maurice, évoque la question d’incapacité de remboursement des crédits transfrontaliers accordés par des institutions bancaires locales. Sous l’item « Impairment in cross-border Loans », la banque centrale écrit que les « Banks in Mauritius adopt a rather prudent approach of dealing mostly with creditworthy international customers who generally display low default probability ». À fin septembre 2012, le niveau de créances douteuses pour les différentes régions était relativement bas, le ratio de prêts non productifs étant de 0,6 % en Asie (contre 0,5 % en septembre 2011), 0,8 % (1 %) en Europe, 2 % (2,8 %) en Afrique. Toutefois, en général, la part des créances douteuses en pourcentage des crédits alloués à l’étranger avait grimpé, passant de 0,7 % en septembre 2011 à 1,4 % en septembre 2012.
Le même rapport fait état des créances douteuses au niveau des crédits alloués à l’ensemble du secteur privé local ainsi que des prêts accordés à l’étranger. La BoM constate que ces « non perfoming loans » (NPL) ont grimpé pendant l’année se terminant en septembre 2012 en raison de conditions économiques contraignantes. « Overall, the ratio of total NPLs to total credit deteriorated slightly over the year but, at 3.1 per cent as at end-September 2012, is still considered reasonable », soulignent les autorités bancaires.
Les données officielles font voir que les crédits transfrontaliers offerts par les banques mauriciennes sont concentrés en Asie, en particulier en Inde. Les prêts offerts pour les opérations en Afrique ont doublé depuis 2010 mais leur niveau reste modeste, selon la BoM. La valeur des prêts accordés à l’étranger s’élevait à environ Rs 240 milliards en septembre 2012.

 

Text by Le Mauricien

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