Outre les enseignants, des professionnels de différents secteurs notamment des experts-comptables ou encore des managers, s’y mettent. Des crash courses qui peuvent coûter jusqu’à Rs 6 000 par élève.
«Ce type de leçons particulières prend de l’ampleur chez les collégiens, surtout ceux du Higher School Certificate», confirme Ally Yearoo, président de l’Education Officers' Union. Il souligne cependant que ces crash courses s’adressent surtout «aux élèves brillants. Ils arrivent à comprendre et à travailler rapidement. Pour les autres, cela ne sert pas à grand-chose».
Rs 200 000 après deux semaines de cours
Ces professionnels peuvent, eux, obtenir jusqu’à Rs 200 000 après deux semaines de cours. Des revenus qui ne sont pas toujours déclarés à la Mauritius Revenue Authority. Mais cela ne veut pas dire pour autant que cette instance ignore la pratique de telles activités. Une Intelligence Unit travaille sur ce dossier, avec l’apport de plusieurs témoignages, indique-ton dans ce milieu.
Qui sont ceux qui se livrent à de telles pratiques ? Deux cadres qui dispensent de tels cours ont accepté de lever le voile sur cette activité. «À la fin du deuxième trimestre et ce, jusqu’au début du troisième trimestre, je prends des local leaves pour me consacrer aux leçons particulières», explique un expert-comptable, employé dans une banque. Cela fait deux ans qu’il donne ces cours particuliers. Il passe en revue tout le programme de la comptabilité en vue des examens du HSC.
Ces cours sont étalés sur deux semaines, à raison d’une heure par jour, sauf les dimanches. «Ce ne sont pas vraiment des cours de révision. Nous travaillons plutôt des questionnaires. J’apprends aux élèves comment travailler vite et bien.»
«Mon but, c’est de devenir lauréat»
Un autre «enseignant» est, lui, Manager d’une firme privée. «Contrairement aux autres leçons particulières, le crash course que je propose s’étale sur une semaine uniquement. Pendant sept jours, les élèves bénéficient de deux à trois heures de cours. J’offre un suivi personnalisé», avance cet ancien du collège Royal de Port-Louis. Il compte trois groupes de 10 élèves par jour. Et cela fait quatre ans qu’il le fait avec un tarif tournant autour de Rs 6 000 par élève. Où trouve-t-il ces élèves ? En fait, dit le Manager, il a simplement publié un message sur les réseaux sociaux.
À en croire des élèves, ces crash courses les ont vraiment aidés. «Mon but, c’est de devenir lauréat. Ces crash courses sont utiles car ils nous permettent de travailler vite et sous pression», relève un élève en HSC. Il fait ressortir que ses parents ont déjà prévu un budget pour ces leçons.
Un avis que partage une autre élève d’un Star College. «Dans les leçons particulières, les enseignants s’assurent que tous les élèves ont compris avant d’entamer le prochain chapitre. Dans ces crash courses, nous avançons vite et faisons énormément d’exercices pratiques», confie-t-elle.